Suzanne Giraud

Orée

2020, Orée, solo, duo

Durée : 8′30 »

Effectif : flute, piano

Dédicataire :  Francesca Caccini

Commanditaire : Festival Présences féminines

Date de création : 22  Octobre 2021 

Edition Musicale Artchipel

Notice d’Orée

Orée, commande du Festival Présences féminines et composé en hommage à Francesca Caccini (1587-1640), a été achevé le 2 octobre 2020.

Le mot orée vient du latin et signifie bord, bordure, lisière. On parle de l’orée d’un bois, de l’orée d’une forêt, mais aussi de l’orée d’une avenue, de l’orée de la mer ou de l’orée du siècle. L’orée est un endroit limite où l’on se met à l’affût, où, parfois, l’on hésite sur la direction à prendre, ou, au contraire, on parvient avec le soulagement de pouvoir quitter un environnement hostile ou menaçant.

C’est à la fois un lieu de début et de fin de liberté de mouvement, un lieu d’incertitude. Ici, l’orée est une image qui s’associe à la sensation profonde de se confronter à l’Inconnu. Cette image me vient lorsque l’oeuvre avance, envahit une page après l’autre, sature l’esprit, exige plus de temps, mobilise plus de forces. Les futaies des idées, les taillis de l’effort s’entremêlent, un passage s’ouvre à coups de serpe, révélant la possibilité d’une trajectoire, puis, indiquant au loin un édifice, une forme. C’est alors que l’on devine l’orée proche.

Hésitation, jubilation, murmure intérieur, premiers pas vers la sortie de l’abîme, début d’espoir, auscultation prudente de l’espace, retours tamisés de sons inquiétants, l’air circule, la voix s’essaye.

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