2002, Afin que sans cesse je songe, musique de chambre, solo
Durée : 22′
Effectif : flûte
Date de création : 18 juillet 2002, Festival Musicalta Pfaffenheim, Berten d’Hollander
Edition Musicale Jobert (Edition Musicale Henri Lemoine)
Presse
Plein feux sur la Création, ResMusica
Concert donné au Conservatoire Georges Bizet du 20ème arrondissement par l’ensemble Arcema. Dirigé par Suzanne Giraud qui mène de front ses activités pédagogiques et un métier très actif de composition (elle termine actuellement un opéra commandé par le festival Musica de Strasbourg), le conservatoire du XXe arrondissement recevait Lundi 7 et Mardi 8 Décembre l’ensemble Arcema que dirige José-Luis Campana pour des Master-class et un concert d’œuvres en avant-première mêlant l’instrumental et le live électronique (technique de transformation des sons en temps réel). Heureuse initiative permettant aux élèves de se familiariser avec la musique d’aujourd’hui dans la situation optimale du concert. Il faut préciser que le conservatoire Georges Bizet est le seul dans Paris à posséder un studio électroacoustique et une classe de composition assistée par l’ordinateur dont Octavio Lopez est le professeur.
[…] Le concert se terminait par l’œuvre pour flûte seule de Suzanne Giraud, Afin que sans cesse je songe (2002), véritable défi lancé à l’interprète qui, dans un espace de vingt-deux minutes, nous fait apprécier les potentialités sonores de son instrument à travers les techniques de jeu les plus variées de la flûte contemporaine. La pièce prend appui sur le texte d’une chanson polyphonique de Clément Janequin, maître de la Renaissance, dont la mélodie du dernier vers est le point de départ des variations qui vont se succéder dans un registre toujours aussi virtuose : tessiture extrême aiguë, sons éoliens, double sons, slaps… Au terme de cette épopée fascinante, les mots du titre, mimés par l’interprète, viennent s’inscrire « en creux » sur les dernières résonances du discours musical.
Michèle Tosi, Resmusica
Voici la lune, Dernières Nouvelles d’Alsace, 20 juillet 2002
L’église Saint-Martin de Pfaffenheim a résonné jeudi d’une musique inhabituelle, avec une œuvre rare de Johann Sebastian Bach et quatre pièces des XXe et XXIe siècles, dont une création de Suzanne Giraud.
Élaboré par la compositrice pour amener l’auditeur à une compréhension progressive du processus de création de son dernier opus (achevé le 26 juin 2002), le programme a fait la part belle aux sons aigus, produits tantôt par la voix (Mireille Deguy), le violon (Philippe Lindecker) ou la flûte (Berten D’Hollander), contrebalancés ponctuellement par le piano grondant et menaçant de Véronique Roux. Sun Rise, de Charles Ives, pour mezzo et violon, tout en douceur et en nostalgie, a été suivi par Grimoire, de Michele Dall’Ongaro, qui superpose aux deux interprètes une bande magnétique d’où surgissent bruits de foule, orages, échos inquiétants.
La Partita en la mineur BWV 1013 pour flûte de Bach, qui fut, elle aussi, un jour « contemporaine », est une paisible variation en quatre mouvements, un jeu harmonieux sur les possibilités infinies de l’instrument.
Première composition de Suzanne Giraud, Voici la lune, sur un texte de Michel Leyris, est encore sous influence bergienne et mêle notes sombres et jaillissements stridents dans un combat voix-flûte-piano incessant.
Afin que sans cesse je songe, son œuvre la plus récente, est une variation pour flûte solo sur la dernière phrase de Toutes les nuits… de Clément Janequin ; le thème y est exposé, doublé, dédoublé, multiplié à l’infini, orné de trilles, de son aérien… jusqu’à l’exaspération, lorsque la voix prend le pouvoir pour aussitôt y renoncer dans un silence artistique.
Une création passionnante, un triomphe pour Suzanne Giraud et le flûtiste Berten D’Hollander.
B.Fz