1982/86, Voici la lune, musique de chambre, musique vocale
Durée : 8’
Effectif : mezzo-soprano, flûte et piano
Création : 28 juillet 1986, Darmstadt, L. Jablow, Céline Nessi, T. Welbourne
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Presse
Voici la lune », Dernières Nouvelles d’Alsace
L’église Saint-Martin de Pfaffenheim a résonné jeudi d’une musique inhabituelle, avec une œuvre rare de Johann Sebastian Bach et quatre pièces des XXe et XXIe siècles, dont une création de Suzanne Giraud.
Élaboré par la compositrice pour amener l’auditeur à une compréhension progressive du processus de création de son dernier opus (achevé le 26 juin 2002), le programme a fait la part belle aux sons aigus, produits tantôt par la voix (Mireille Deguy), le violon (Philippe Lindecker) ou la flûte (Berten D’Hollander), contrebalancés ponctuellement par le piano grondant et menaçant de Véronique Roux. Sun Rise, de Charles Ives, pour mezzo et violon, tout en douceur et en nostalgie, a été suivi par Grimoire, de Michele Dall’Ongaro, qui superpose aux deux interprètes une bande magnétique d’où surgissent bruits de foule, orages, échos inquiétants.
La Partita en la mineur BWV 1013 pour flûte de Bach, qui fut, elle aussi, un jour « contemporaine », est une paisible variation en quatre mouvements, un jeu harmonieux sur les possibilités infinies de l’instrument.
Première composition de Suzanne Giraud, Voici la lune, sur un texte de Michel Leyris, est encore sous influence bergienne et mêle notes sombres et jaillissements stridents dans un combat voix-flûte-piano incessant. Afin que sans cesse je songe, son œuvre la plus récente, est une variation pour flûte solo sur la dernière phrase de Toutes les nuits… de Clément Janequin ; le thème y est exposé, doublé, dédoublé, multiplié à l’infini, orné de trilles, de son aérien… jusqu’à l’exaspération, lorsque la voix prend le pouvoir pour aussitôt y renoncer dans un silence artistique.
Une création passionnante, un triomphe pour Suzanne Giraud et le flûtiste Berten D’Hollander.
B.Fz.