Suzanne Giraud

Envoûtements VII

2005, Envoûtements VII, ensemble

Durée : 16’

Effectif : Soprano, hautbois, basson, trompette, alto, violoncelle, contrebasse 

Commanditaire : Ensemble orchestral Contemporain

Création : 21 mai 2005, Festival Les Musiques de Marseille, Ensemble Orchestral Contemporain, dir Fabian Panisello

Edition Musicale Jobert (Edition Musicale Henri Lemoine)

Notice d’Envoûtements VII

Les Envoûtements VII ont été achevés le 13 janvier 2005. C’est une commande de l’Ensemble Orchestral Contemporain, avec le soutien de la Sacem. Ils font suite aux Envoûtements VI écrits pour Musica et les Percussions de Strasbourg et précèdent les Envoûtements VIII destinés à l’Octuor de Violoncelles de Beauvais.

Après le succès de son opéra Le Vase de Parfums, écrit en collaboration avec Olivier Py, Suzanne Giraud a éprouvé le besoin de « se retirer dans son laboratoire », terme qu’elle utilise volontiers pour parler des différentes œuvres qui jalonnent la série des Envoûtements. Commencée en 1996, avec les Envoûtements pour violon seul, destinés à Irvine Arditti qui les joués à plusieurs reprises et enregistrés (un CD MFA Radio France) cette succession d’œuvres allant de huit à quinze minutes ajoute à son titre le chiffre qui est à la fois celui de l’ordre chronologique de composition et celui du nombre d’interprètes. Ainsi les Envoûtements VII réunissent ils sept exécutants : une voix de soprano et six instruments cor anglais, basson, trompette, alto, violoncelle et contrebasse. Le propos s’inscrit dans une spirale, celle d’une architecture en élans, doublée ici d’une atmosphère d’attente, comme épaissie par endroits, en vertu de la double efficacité du discours instrumental haché de silences et du texte, écrit « sur mesures » par Suzanne Giraud elle-même.

« Tout d’abord, j’avais pensé à des poèmes que j’avais choisis et que je souhaitais mettre en musique, depuis quelques temps, déjà, nous dit-elle. Mais la structure si particulière et si absolue que j’ai mise au point pendant près de quinze ans pour arriver aux Envoûtements m’a poussée à aller cette fois-ci jusqu’à l’invention du texte lui-même. Un texte qui n’a pas de prétention poétique, ni même créative, en soi, qui est là, avant tout, pour compléter l’ensemble, pour y adjoindre son ambiance et son rythme ». Le climat est celui de deux attentes superposées : l’une se serait déroulée dans un passé indéfini et l’autre porterait sur d’incertaines retrouvailles à venir, mais d’où l’espoir semblerait presque aussi absent que la certitude même qu’elles pourraient se produire. « J’en reviens par-là, probablement, à ce désespoir sourd et pudique qui colore certaines de mes partitions. Cependant, dans les Envoûtements VI, j’ai exprimé de moi la facette exactement opposée : celle de l’humour et de la facétie. Et je ne suis pas sûre, d’ailleurs, qu’il n’y ait pas quelques clins d’œil aussi dans les Envoûtements VII. Ce qui m’étonne, à chaque fois que je me retourne sur des œuvres que je viens d’écrire, c’est à quel point elles font ressortir, sans que je ne le contrôle aucunement, des expressions, des sentiments dissemblables. Après coup, cette diversité me rassure et me réconcilie avec une multiplicité de la personnalité qui, par ailleurs, peut être la source de tourments ».

Quatre parties enchaînées : modéré, lent, modéré, vif articulent dans une trajectoire en rapport hauteurs, modes de jeu et animation rythmique.

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